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Durant les années de terreur, Ihsane a fait preuve d'un courage remarquable



Amer Ouali sur Facebook:


On termine l'année sur une sinistre blague: le journaliste Ihsane El Kadi accusé de déficit de patriotisme. Je dis personnellement et sans hésitation qu'il est plutôt coupable d'excès de patriotisme.

Je connais Ihsane depuis le printemps berbère de 1980, quand il était au GCR. J'ai suivi son parcours militant sans le perdre de vue. Nous n'avons jamais été sur la même ligne politique mais le respect qu'on a toujours eu l'un pour l'autre n'en a jamais souffert. Dans les années 90, j'étais classé "éradicateur" (je n'ai jamais voulu éradiquer qui que ce soit mais j'étais contre la légalisation du FIS) et Ihsane "réconciliateur", partisan d'une réconciliation avec le parti islamiste, son aile djaz'ariste notamment. Je suis sûr que cette position est en partie due à une erreur sur le profil de Abdelkader Hachani.

Peu importe, la position de Ihsane était aussi celle de Hocine Ait-Ahmed, de Abdelhamid Mehri, de Rachid Benyelles et de tant d'autres figures politiques non patriotiquement déficientes. Plus que ça, c'était une position partagée par une partie du pouvoir. Le conseiller de Zeroual, Mohamed Betchine, était en contact permanent avec les dirigeants du FIS et ceux du FFS.

Si le FIS avait pris le pouvoir, Ihsane n'aurait pas été dans ses rangs comme on le laisse croire mais dans l'opposition. Je dis cela sans hésitation. Il a un ADN démocratique qui ne peut pas le faire dévier de ce chemin. N'a t-il pas ouvert le canal de sa radio aux à toutes les voix?

Durant les années de terreur, Ihsane a fait preuve d'un courage remarquable. S'il l'avait voulu, et je parle en connaissance du sujet, il était qualifié pour obtenir l'asile politique dans n'importe quel pays occidental. Aucune ambassade n'aurait rejeté sa demande et il n'aurait pas eu besoin d'inventer un statut de "persécuté" comme l'ont fait certains qui ont l'indignité de le stipendier aujourd'hui depuis Bruxelles, Paris ou Montréal (je n'ai jamais demandé l'asile politique non plus).

A l'étranger, Ihsane n'aurait pas connu le déclassement social dans lequel se sont malheureusement abîmés un certain nombre de réfugiés de toute nationalité. Il avait et a toujours un talent et une expertise à même de lui ouvrir les portes.

Il est resté en Algérie. Il a le sang vert.


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